Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article PENTE LITHA

PENTE LITIIA (IIevié )Aa). Jeu des cinq cailloux (7cévzt, )(iloç). On y jouait aussi bien avec des dés ou des PEP -332PEP osselets _TALUS]. Il s'agissait de lancer les cailloux en l'air et de les rattraper sur le dos de la main droite ; s'il en tombait une partie à terre, le joueur devait de nouveau lancer en l'air les cailloux qu'il avait sur la main, ramasser vivement d'un seul coup ceux qui étaient a terre et recevoir les premiers dans le creux de la main avant qu'ils eussent touché le sol Ce jeu, qui se pratique encore aujourd'hui, fut connu des Grecs, probablement de toute antiquité. Dans une pièce perdue d'Aristophane il était question de certains personnages qui jouaient aux cinq cailloux (zcE,)TE]`,OR'E(y) avec des débris d'assiettes 2. Pollux prétend que ce jeu était surtout en honneur parmi les femmes. La figure 555+ reproduit une composition dessinée au trait sur un marbre qui a été trouvé à Herculanum ; on y voit Aglaé, une des Charites, jouant aux osselets avec Hiléaera, fille de Leucippe, comme l'indiquent les inscriptions tracées au-dessus des personnages. L'attitude que l'artiste a donnée à Hiléaera correspond à la description que Pollux nous a laissée du jeu des pensa litho t ; la jeune tille vient de recevoir une partie de ses osselets sur le dos de sa main droite et s'apprête à les relancer en l'air pour ramasser à terre ceux qui sont tombés'. GEORGES LAFASE. PEPLOS (chiton dorien, (3t7t)`oiov). L On appelle gé néralement péplos le vêtement bien connu, agrafé sur les deux épaules, et formant rabat, que portent dans l'art grec classique la plupart des figures féminines. Le nom de chiton dorien, donné parfois au même costume, semble moins justifié. Son origine dorienne n'a pas encore été démontrée; de plus, le chiton est essentiellement la tunique cousue, la chemise de toile dont les Grecs empruntèrent l'usage aux Ioniens, et qui s'oppose nettement au péplos de laine )TONICA], Le mot peplos au contraire désigne, déjà chez Homère, un vêtement de laine, agrafé et rabattu sur la poitrine, identique à celui dont nous nous occupons'. Dans la grécité postérieure, le mot ne garde plus que son sens le plus large d'étoffe rectangulaire', et désigne les vêtements les plus variés, sans doute par suite (le ce fait qu'à l'époque oit se formait la langue grecque classique, le péplos, comme nous le verrons, était précisément sorti de l'usage. Lorsqu'on revint à lui, au ve siècle, on avait oublié son nom, et le mot ne retrouva plus son sens primitif. Exception faite pour le péplos d'Athéna, il ne désigna plus jamais une forme définie de vêtement et resta un terme vague,d'un emploi surtout poétique'.La forme et la disposition habituelle du péplos sont assez connues pour que nous les décrivions brièvement. On peut s'en rendre compte, d'après le schéma cicontre, que nous empruntons à l'ouvrage de M. Studniczka 4 (fig 5555). Le rectangle d'étoffe ABCD étant plié horizontalement, et rabattu aux trois quarts environ de sa hauteur (en EGF), plié ensuite verticalement à la moitié de sa largeur (en GH), on le dispose autour du corps, de façon que la face EGDH soit placée devant la poitrine, la face FGHC derrière le dos, et que la tête émerge entre les quatre points ILKM. Il suffit alors de réunir par deux agrafes les points K et I sur une épaule, et les points LM sur l'autre. La partie de la draperie comprise entre ces deux agrafes est ainsi tendue sur la poitrine et dans le dos ; la partie située au delà des agrafes (en KED, IFC et MGH, LGH) retombe en plis sur les côtés. Les deux bras restent nus et libres. Tandis que du côté LMH le vêtement est fermé, de l'autre côté, en IKCD, ses deux bords sont seulement rapprochés et peuvent s'entr'ouvrir 5. Tel est le péplos sous sa forme la plus simple, sans coutures ni ceinture. II. Le péplos peut être considéré comme le vêtement primitif et national des femmes grecques. II va de soi qu'on n'en trouve pas trace à l'époque mycénienne, où la fibule n'apparaît que très tardivement. Mais dès l'âge suivant, c'est-à-dire dans la Grèce transformée par les invasions doriennes, son usage semble général et constant. On peut supposer qu'il fut introduit en Grèce, comme la fibule, son accessoire indispensable, par les peuples venus du Nord, et c'est en ce sens que l'on aurait peut-être droit de le dire dorien, M. Studniczka a démontrée que le péplos homérique, appelé parfois iouéc est en tous points identique à celui dont s'habilleront les femmes PEP 383 PEP du ve siècle'. Il ressort de plusieurs textes qu'on le posait alors directement sur le peau, et qu'il correspondait au chiton des hommes'. Il descendait par devant jusqu'aux chevilles, d'où l'épithète Tavéocvupoç 3. Par derrière, comme on le voit dans certaines peintures archaïquesl, il pouvait être plus long et traîner à terre; d'où l'autre épithète, É),xsarErXoç 3. Les agrafes qui le fixaient sur les deux épaules sont plusieurs fois mentionnées °. Le péplos que donne à Pénélope l'un des prétendants, comptait même douze épingles d'or 7, ce qui laisse supposer qu'en outre des deux agrafes placées sur les épaules, on pouvait en employer d'autres à fermer le côté ouvert du vêtement. Ce cas était pourtant l'exception, et l'on voit par les figures en course des peintures archaïques, que les mouvements de la jambe pouvaient écarter les deux lisières de l'étoffe (fig. 5557) 8. Les bras restaient entièrement nus, comme le montre l'épithète si fréquente, ), Eux é) ovoç Dans les peintures archaïques que M. Studniczka a rapprochées des textes d'IIomère (fig. 5558)1°, peintures où la disposition du costume, la forme et la place des fibules apparaissent très nettement. on peut constater que pour agrafer le péplos aux deux épaules, c'est le bord supérieur de l'étoffe que l'on e ramené en avant et fait chevaucher sur le bord antérieur. La partie rabat tue du péplos, que l'on appellera plus tard apoptypme, est généralement assez courte. Autour de la taille est nouée une ceinture (iv-i;) '' et l'épithète (3«6~~wos' 2 semble faire allusion au creux profond qu'elle dessine dans la draperie au-dessus des han ches. Le mot xd),reoç, qui désignera plus tard le bouffant formé par l'étoffe au-dessus de la V'o' , s'appliquerait chez Homère, selon Helbig à la poitrine elle-même et à l'espace compris sous le vêtement entre l'étoffe du péplos et les deux seins. Le péplos homérique nous apparaît parfois comme teint d'une seule couleur, safran, bleu sombre, ou rouge plus souvent comme bigarré et orné de riches dessins''. De ces indications on peut conclure qu'il était fait d'un tissu de laine. les autres étoffes, et surtout celles de Iin, se prêtant mal à la teinture 16. III.-L'usage du péplos primitif, tel que nous le montrent les poèmes homériques et les plus anciennes peintures de vases, reste général en Grèce jusqu'au milieu du vie siècle environ. A cette époque, il se produit dans le costume féminin, au moins pour l'Attique, un changement qui nous est doublement attesté par les textes et par les monuments. Hérodote raconte, sans d'ailleurs garantir l'exactitude de l'anecdote, que ce changement eut lieu a la suite d'une expédition malheureuse des Athéniens contre les k:ginètes17. De tous les soldats qui y avaient pris part, un seul put échapper au désastre et revenir au Pirée. Lorsqu'il annonea la défaite aux femmes de la ville accourues vers lui pour s'informer du sort de leurs époux, celles-ci, dans leur colère, arrachant les agrafes qui retenaient leur péplos, l'en frappèrent toutes ensemble jusqu'à ce qu'il mourût. Pour effacer le souvenir de ce crime et pour en prévenir le retour, les Athéniens auraient alors imposé à leurs femmes l'usage du chiton ionien, cousu, qui se portait sans agrafes 1°. Quelle que soit l'authenticité de cette tradition, il n'en reste pas moins acquis que les Grecs du v° siècle se souvenaient d'un changement introduit dans le costume féminin vers le milieu du siècle prëeédent. Que ce changement ait précisément consisté dans l'adoption du chiton ionien, c'est ce que semble confirmer un texte de Thucydide, moins précis sans doute, mais plus digne de foi10, et c'est aussi ce que l'examen des monuments nous permet d'affirmer. Le chiton ionien des femmes, cousu et fait de toile, apparait dans la sculpture et dans la peinture céramique, aux environs de 550. Mais l'usage ne semble pas en avoir été aussi exclusif qu'on serait tenté de le croire d'après le récit d'Hérodote. Le péplos de laine ne fut pas complètement abandonné. Il arriva seulement qu'au lieu de le porter directement sur la peau, on le luit d'ordinaire, comme un épiblénaa, par-dessus le chiton de toile. Tel est le cas, par exemple, de la statue xoanisante trouvée sur l'Acropole 20, et chez laquelle on peut apercevoir, sous le péplos de laine assez court, le bord d'un chiton de toile, aux plis plus fins, qui tombe jusqu'aux pieds. L'opposition entre les deux vêtements ne fut donc pas si rigoureuse que l'indique Hérodote. Remarquons d'ailleurs que le chiton ionien lui-même, dès cette époque, avait fréquemment recours aux agrafes, quoique cousu 21, et qu'ainsi l'anecdote de la guerre d'Ugine perd un peu de sa signification. Un moment cependant la mode ionienne triomphe en Attique à l'exclusion de toute autre, comme nous le montre la série des corés de l'Acropole, presque toutes vêtues du chiton ionien et de l'hiïnation ionien PEP 381 PEP agrafé [PALLIUM] ; mais ce n'est qu'un moment'. Dès les dernières années du vie siècle, après la chute de la tyrannie, le péplos primitif reparaît et reprend l'avantage; et comme les Doriennes lui sont constamment restées fidèles, on l'appelle désormais péplos ou chiton dorien2. Ce nouveau changement, comme le précédent, s'accomplit peu à peu et sans secousse. Sur les vases à figures rouges de style sévère, il n'est pas rare de rencontrer, dans un même tableau, des femmes portant le péplos, et d'autres vêtues du chiton'. Le péplos devient néanmoins, au ve siècle, le vêtement distinctif, national des femmes grecques. C'est lui qu'adoptent presque constamment les sculpteurs de l'âge classique pour leurs statues féminines`, quoique la survivance et l'usage quotidien du chiton de toile nous soient attestés à la même époque par les peintures céramiques. Le chiton et le péplos vécurent ainsi côte à côte, mais ce dernier resta toujours un vêtement purement grec, et c'est à tort qu'on en a parfois attribué l'usage aux Romaines IV. -Nous avons précédemment décrit le péplos sous sa forme la plus simple, tel qu'il était à l'origine, sans coutures, et ouvert sur le côté. Il va sans dire qu'il subit par la suite, sinon dans sa forme, du moins dans la manière de l'ajuster, diverses modifications. L'usage de la ceinture apparaît dès l'époque hornérique, et reste dès lors à peu près constant. Le péplos libre, ouvert sur le côté et non fixé à la taille, est exceptionnel à l'époque classique. Seules, les jeunes Laconiennes semblent l'avoir portés. Il se peut qu'on en ait usé comme d'un vêtement d'intérieur, mais les représentations que nous en trouvons sur les vases peints, sont la plupart du temps conventionnelles 7. A partir du ve siècle, il est nécessaire de distinguer le péplos endyma, porté à même la peau, comme vêtement principal, du péplos épibléma, que l'on met par-dessus un chiton de toile. Le premier est naturellement moins flottant et plus ajusté que le second. Pour éviter que les deux bords de l'étoffe ne s'écartent sur le côté ouvert, on les réunit généralement par une couture qui va de la lisière inférieure à la ceinture. C'est un péplos de ce genre, à moitié fermé, qu'agrafe sur son épaule la célèbre statue d'Herculanum (fig. 5559) 8. Quelquefois, mais plus rarement, les deux bords du vêtement sont cousus dans toute leur hauteur et même dans la partie qui forme apoptygma (fig. 5560) e. Dans ce cas, le péplos est identique à un chiton cousu, dont on aurait plié et rabattu extérieurement le quart de la hauteur à partir du sommet. Pour protéger les deux bras, qui restaient nus jusqu'à l'épaule, on imagina aussi de réunir par une série d'agrafes, descendant jusqu'au coude, les deux bords flottants de l'apoptygma, de manière à obtenir deux véritables manches. La ceinture serrée autour des hanches, qui dans le péplos pri mitif ne modifiait pas la forme du vêtement, joue par la suite un rôle plus important. L'étoffe du péplos forme au-dessus d'elle une sorte de bouffant, plissé, appelé colpos, presque toujours visible sous le bord de l'apoptygma etqui parfois s'abaisse profondément sur les côtés (fig. 5561) 10. Le colpos permettait d'utiliser l'excès de longueur que la draperie pré sentait sur les côtés, le long des jambes, et d'égaliser ainsi son bord inférieur pour qu'elle ne trainât pas à terre. L'apoptygma, à l'origine assez court, fut plus tard de longueur variable. Vers le second quart du ve siècle, on peut le voir s'allonger peu à peu et dépasser la ceinture de façon à la , masquer complètement (fig. 5562) '1. Bientôt même il devient si long, qu'il est nécessaire de le fixer, lui aussi, par une autre ceinture (fig. 5563) '2. Dans l'art du ive siècle et de la période gréco-romaine, le péplos àlong apoptygma, tantôt libre, tantôt fixé par une ceinture, est de plus en plus fréquent (fig. 1201 et 2384) t8. Mais tandis qu'au v0 siècle, cette ceinture (comme on le voit dans les nombreuses représentations d'Athéna du type de la Parthénos fig. 144;), est nouée assez bas sur l'apoptygma, dans l'art postérieur elle est placée beaucoup plus haut, immédiatement au-dessous des seins'''. Le péplos employé comme épibléma par-dessus le PEP 385 PEP chiton, est d'aspect plus variable encore. Il descend le plus souvent jusqu'aux chevilles, et ne laisse apercevoir du chiton que son bord inférieur ', mais il peut aussi ne pas dépasser les genoux 2. Chez certaines statuettes d'Athéna, l'apoptygma forme en retombant librement des plis verticaux de longueurs inégales, analogues à ceux de l'himation ionien (fig. 5564) Lorsqu'au lieu d'être agrafé sur les deux épaules il n'est plus agrafé que sur l'épaule droite et le long du bras droit, cet apoptygrna devient même identique à l'himation ionien, dont il est parfois très difficile de le distinguer (fig. 5565) ' [PALLIUM[. Remarquons aussi que ce péplos agrafé sur une seule épaule rappelle le manteau doublé de la Diane de Gabies et des Caryatides de Tralles" Il semble en effet qu'à partir du ve siècle les catégories de vêtements qui s'opposaient entre elles à l'origine, tendent à se confondre peu à peu. Tandis que le péplos a recours aux coutures, qui étaient le propre du chiton ionien, le chiton de son côté a recours aux agrafes qui étaient le signe distinctif du péplos, et finit même par lui emprunter son apoptygma (fig. 455) t, [TUNICA[. De là, la difficulté que l'on a parfois de se prononcer sur la nature de certains vêtements et sur le nom qu'il convient de leur donner. Le mot péplos ayant perdu à l'époque classique sa ignification précise, par quel terme le remplaçait-on, et comment désignait-on les vêtements que nous avons décrits ? La plupart des auteurs donnent indifféremmentle nom de x(rwv au péplos et au chiton proprement dit. Mais il semble aussi que l'on ait, à l'occasion, appliqué au péplos, d'une part les nombreux termes, d'acception assez large, par lesquels on désignait tout vêtement VII. aréprrYlu«, Ép.7CEpdv'fil.x, É143. 0p.(2, d'autre part tous ceux indi quant un vêtement redoublé et formant apoptygma, tels Il y a tout lieu de croire, par exemple, que la 7.oconzTp(ç mentionnée par Théocrite dans ses Syracusaines r, et que l'on agrafe sur le chiton, avant de s'envelopper dans l'zµ,xcyovov, est un péplos épibléma. Nous connaissons plusieurs statues ainsi couvertes de trois vêtements superposés, d'un chiton de toile, d'un péplos, et d'un himation s. On s'est demandé parfois si le mot diploïdion ne désignait pas le rabat du péplos? Mais M. Boehlau a montré d'abord que le véritable nom de ce rabat était apoptygma, et de plus, que le diploïdion dont s'enveloppe dans une scène célèbre un personnage d'Aristophane, était nécessairement un vêtement complet, plus grand que cet apoptygma 9. Que le mot diploïdion désigne expressément, comme Boehlau l'affirme, un péplos cousu jusqu'à la ceinture, semblable à celui de la statue d'Herculanum, c'est ce que nous ignorons ; mais il ne semble pas douteux que ce soit une variété de péplos. V. Il nous reste à dire un mot du péplos offert à Athéna Polias, lors des grandes Panathénées 10 [PANAT11ENAIA[. Les textes anciens nous donnent quelques renseignements sur sa décoration, aucun sur sa forme. Faut-il reconnaître en lui un péplos véritable, avec agrafes et apoptygma? Tout porte à le croire. Il est assez remarquable que son nom n'ait jamais varié, et qu'à une époque oft le mot péplos avait perdu toute signification précise, on n'ait pas cessé cependant de l'appliquer au vêtement d'Athéna. Sous la rubrique péplos, c'est de lui presque uniquement que nous parlent les lexicographes", et M. Studniczka a montré qu'en dehors de son emploi vague et poétique, le mot ne désignait plus dans la grécité classique que le péplos d'Athéna 12. Le fait s'explique aisément, si l'on suppose que l'offrande panathénaïque remonte à une époque où le péplos primitif gardait encore sa vogue et son nom. Il est difficile d'admettre que l'institution date de Pisistrate", car si l'idée de cette offrande n'était venue aux Athéniens qu'au milieu du vie siècle, ils eussent sans nul doute consacré à la déesse non pas un péplos de laine, vêtement passé de mode à cette époque, mais un de ces riches chitons de toile dont le luxe ionien venait d'introduire l'usage, comme ce fut le cas, par exemple, pour l'IIéra de Samos"`. L'institution remonte évidemment à l'époque où le péplos était encore le vêtement national des femmes grecques et celui que l'on offrait dès l'origine à la déesse était bien un péplos véritable, avec agrafes et apoptygma, tel que nous le voyons porté par elle dans les plus anciennes peintures céramiques. Par tradition religieuse on resta fidèle dans la suite à la forme du vêtement et au nom par lequel on le désignait 10. Allait-on jusqu'à agrafer la draperie sur le xoanon 49 PER -3811-PER selon la mode ordinaire ? Il n'y a pas de raison d'en douter et de supposer, par exemple, qu'elle était simplement posée, comme un himation flottant, sur les épaules de la statue. L'Etymologicuin Magnum 1 mentionne la fonction d'un xa-rav(rTu,ç, chargé de nettoyer le haut du péplos, et Studniczka suppose avec vraisemblance qu'il s'agissait du bord de l'étoffe détériorée par les agrafes'-. De plus, il faut se souvenir que les statues d'Athéna du ve siècle sont toujours vêtues du même péplos à apoptygma' et qu'elles devaient évidemment reproduire, au moins dans ses grands traits et dans son costume, l'ancien xoanon du vieux temple de l'Acropole, celui précisément pour lequel était fait le péplos panatiténaïque. L'idée de surcharger une statue par des vêtements d'apparat peut choquer notre goût ; elle n'est cependant pas étrangère à nos propres traditions religieuses et, pour la Grèce, il n'est guère de culte qui n'ait comporté cet usage Le péplos d'Athéna était tissé en laine °, conformément aux coutumes primitives, quoique la toile de lin fût considérée comme une étoffe d'un plus grand pria. Sur sa couleur, les témoignages sont contradictoires. Euripide, le plus digne de foi pour l'époque classique, parle d'un péplos safran °. Lutatius mentionne un péplos blanc brodé d'or La décoration traditionnelle consistait en des scènes de la Gigantomachie. Nonnus y ajoute la représentation d'Orithye, enlevée lors des Panathénées'. Une tradition religieuse, an maintien de laquelle veillaient les athlothètes et le conseil', interdisait que l'on reproduisît sur le péplos l'image d'un simple mortel. On s'est parfois appuyé sur un texte d'Aristophane i0 et sur une mauvaise scolie, pour prétendre que cette tradition avait été abandonnée dès la fin du ve siècleL'a necdote rapportée par Plutarque"suivant laquelle la colère des dieux aurait mis en pièces un péplos panathénaïque où figuraient les portraits d'Antigone et de Démétrius, montre qu'elle fut plus longtemps PERA 1 (H x) 2. -Gibecière, havresac, d'ordinaire en cuir, que l'on se suspendait à l'épaule par une courroie (7trodôeroc ïgéç)'. Les gens de la campagne, les bergers, les mendiants y mettaient du pain et des provisions de toutes sortes, les chasseurs leur gibier. La figure 5566 représente, d'après une statue conservée à Saint-Pétersbourg', un paysan qui porte deux coqs dans une poche de ce genre. Ce fut avec le bâton l'insigne favori des philosophes cyniques ; ils voulurent montrer en l'adoptant qu'ils savaient se soumettre aux usages des classes les plus pauvres de la société. Les composés du mot pera désignent des objets de formes et d'usages divers : ascopera (etaxo7u(pa) °, une sorte de sac semblable à une outre (fig. 726) ° , et lzippopera', un bissac que l'on portait avec soi à cheval. Il y avait aussi une besace plus petite que l'on nommait